Etat du Climat - Mise à jour COP30
L’Organisation Météorologique Mondiale (WMO) a publié une nouvelle mise à jour alarmante sur l’état du climat mondial. Ce rapport, fondé sur les dernières données scientifiques disponibles, offre une lecture précise et actualisée des tendances climatiques.
Pensé comme un outil d’aide à la décision, il fournit aux négociateurs de la COP30 les éléments essentiels pour comprendre l’ampleur du réchauffement en cours : niveaux record des gaz à effet de serre, températures mondiales exceptionnelles, océans saturés de chaleur, recul historique des glaces polaires et multiplication des événements extrêmes.
Cette synthèse permet de mesurer l’urgence d’agir et l’importance des choix politiques discutés lors de la conférence.
Gaz à effet de serre : des niveaux records en 2024-2025
Les données en temps réel montrent que les concentrations des principaux gaz à effet de serre continuent d’augmenter en 2025. En 2024, les niveaux de CO₂, CH₄ (méthane) et N₂O (protoxyde d’azote) ont atteint des records historiques.
Quelques chiffres clés :
CO₂ | +53% : de 278 ppm en 1750 à 423,9 ppm en 2024, avec une croissance moyenne de 2,57 ppm/an au cours de la dernière décennie et une hausse record de 3,5 ppm entre 2023 et 2024.
CH₄ | +166 % : de 729 ppb en 1750 à 1 942 ppb en 2024.
N₂O | +25% : de 270 ppb en 1750 à 338 ppb en 2024.
La principale source des émissions humaines reste la combustion de combustibles fossiles depuis les années 1950, contribuant fortement à l’accélération du changement climatique.
2025 : vers l’une des années les plus chaudes
Anomalies de la température mondiale annuelle (1850–2025)
La série de températures élevées se poursuit en 2025. Selon la WMO, l’année est en voie de devenir la deuxième ou troisième année la plus chaude de l’histoire des observations :
Les 11 dernières années (2015–2025) sont toutes les années les plus chaudes jamais enregistrées en 176 ans d’observations.
Entre janvier et août 2025, la température moyenne mondiale était 1,42 °C ± 0,12 °C au-dessus des niveaux préindustriels.
Ces résultats confirment une aggravation du rythme du réchauffement climatique.
Des indicateurs climatiques qui atteignent des niveaux critiques
Les observations scientifiques montrent une aggravation simultanée de plusieurs indicateurs :
• Gaz à effet de serre et chaleur océanique
Les concentrations des GES et le contenu thermique des océans (déjà à des niveaux records en 2024) continuent d’augmenter en 2025.
La capacité des océans à absorber cette chaleur atteint des niveaux préoccupants.
• Banquise arctique et antarctique en déficit extrême
Après l’hiver, l’Arctique a présenté son plus faible niveau de banquise jamais mesuré.
L’Antarctique est resté nettement sous la moyenne tout au long de l’année.
• Élévation du niveau de la mer
La montée du niveau de la mer se poursuit, malgré des fluctuations naturelles. Cependant des études récentes indiquent que le réchauffement des profondeurs océaniques explique cette anomalie.
Des événements extrêmes aux impacts humains et économiques majeurs
Jusqu’en août 2025, le monde a été marqué par une série d’événements climatiques extrêmes :
Pluies torrentielles et inondations dévastatrices
Incendies de grande ampleur
Vagues de chaleur intenses
Impacts en cascade sur les systèmes alimentaires, les moyens de subsistance et les infrastructures
Ces phénomènes ont provoqué :
Des déplacements de population
Des pertes économiques massives
Un ralentissement du développement durable
Un aggravement des inégalités dans les zones vulnérables
La bonne nouvelle : les systèmes d’alerte précoce progressent dans le monde
Pays disposant de systèmes d’alerte précoce multirisques (MHEWS)
Malgré l’aggravation des indicateurs climatiques, les systèmes d’alerte précoce progressent rapidement dans le monde.
Le nombre de pays équipés d’un dispositif multirisque a plus que doublé depuis 2015 (de 56 à 119), avec une forte amélioration chez les pays les moins avancés et les petits États insulaires.
D’une autre part, les capacités d’observation se renforcent. Par rapport à l’année 2019 (+20 % de stations partageant leurs données et +60 % d’observations quotidiennes).